Ce sont 359 kilomètres parcourus.
Principalement deux sorties de plus d'une semaine : l'une jusqu'à la mer (148 kilomètres), et l'autre dans les terres (129 kilomètres).
Les incidents et problèmes techniques :
Une seule crevaison. Sur une belle route...
A chaque voiture qui arrivait, je
me serrais sur le côté, la roue droite de la caravane sur l’accotement. Et ce
qui devait arriver arriva… une quelconque épine de la végétation au sol a
transpercé mon pneu.
Caler la caravane, démonter la
roue, réparer le pneu, tout remonter… tout s’est bien passé comme je l’avais
prévu. Le plus dur advint du fait que c’était en plein après-midi, sous un soleil de
plomb, avec la seule ombre d’un buisson rachitique… Et puis ma pompe à pied, en
plastique pour être légère, a littéralement explosée (mon pied ayant dérapé),
au point que je n’ai pas pu retrouver un élément (rouge pourtant) qui a dû
voler très loin…
Problèmes électriques
Ma petite batterie n’a pas résisté. J’ai terminé avec une réserve d’électricité "microscopique"
dès qu'il n'y avait plus assez de soleil sur le panneau photovoltaïque. Trop
sollicitée, trop déchargée, régulateur non adapté ? Pour l'instant je n'ai pas
de réponse…
La fragilité de l'attelage
Je n'ai pas confiance en mon
système d'attelage… déjà cassé une fois, il a gentiment été réparé sur le champ
par Denis, une de ces belles rencontres qui savent donner de leur temps pour
aider le passant.
En partant pour mon deuxième
grand périple, je me suis aperçu que l'attelage était très instable en
descente, le ressort est anormalement souple et bouge dans tous les sens… En effet,
le gros ressort qui est utilisé dans ce type d'attelage (remorque pour
enfants), est renforcé et rigidifié intérieurement par un gros
"boudin" de caoutchouc ou de silicone apportant un peu de
"tenue" et une sécurité supplémentaire en cas de casse du ressort (car il
s'étire plus que le ressort…).
Devais-je continuer avec ce
ressort tout mou pour seule attache, ou renoncer à ma sortie ?
Je décidais de remettre la
roulette à l'avant de la caravane (pour soulager le ressort au moins vers le
bas), mais de continuer l'aventure. Cette roulette pivotante, pourvue d'un gros pneu
gonflé, me sert normalement lorsque je déplace la caravane sans le vélo, par
exemple chez moi ou dans l'herbe pour m'installer quelque part. Elle
allégera le poids sur l'attelage mais son inconvénient est de se mettre à
vibrer dès que je dépasse les 10
km/h environ (ceux qui ont essayé de rouler vite avec
une poussette ou un chariot de supermarché connaissent le problème !...).
Mais j'ai décidé de partir comme
ça, je prendrai soin de ne pas trop solliciter l'attelage et de remorquer à la
main à la moindre montée (avec une sangle comme on le voit dans la vidéo
"mini caravane cyclotractée 3" sur YouTube).
Tout a été bien pour le ressort,
mais c'est une autre pièce qui a commencée à se dessouder !... Au point que
j'ai préféré, sur le chemin de retour, m'arrêter dans le premier garage que
j'ai trouvé sur ma route. Grace à la solidarité et à la gentillesse des deux
mécanos-garagistes de cette petite ville, j'ai pu retrouver une pièce plus
solide, l'adapter, la monter, et repartir.
Et la fragilité de mon genou gauche !
Problème déjà évoqué, mon genou
qui devient douloureux au bout de quelques jours, pouvant transformer ma belle
aventure en un véritable calvaire. C'est une faiblesse que j'ai toujours eu,
qui s'est développée car j'étais beaucoup à genoux à une époque de ma vie
professionnelle (non je ne suis pas carreleur… ni prêtre !). Cette
douleur se réveillant à chaque effort soutenu comme lors de courses de fond de
roller, le problème a été exposé à un rhumatologue Il est bénin mais peu soignable. Il a été soulagé lors
d'une course par un médicament très puissant que je ne voudrais pas utiliser
pour la longue durée d'une ballade cyclotracteuse.
J'ai donc utilisé préventivement des
crèmes à base de diclofenac ou d'acide niflumique. Je m'en suis bien porté.
Les (belles) rencontres :
Je n'en ai pas trop parlé jusqu'à maintenant, mais j'ai "quelques soucis" dans les relations aux autres : rencontrer d'autres humains m'insécurise beaucoup. Savoir établir le contact, échanger, se comporter, est une science que je ne maitrise pas du tout ! S'y ajoute le fait que je suis incapable de reconnaître les visages… et que je "m'auto-suffit" dans la solitude qui me semble être mon état de bonheur et de sécurité. Je ne rentrerai pas dans les détails, ce préambule étant pour vous dire que je suis loin d'être une personne qui va vers les autres et crée des liens… c'est plutôt tout le contraire.
Et que je suis d'autant plus
étonné de faire de belles rencontres.
Et cela leur donne alors d'autant plus de valeur à mes yeux.
Et il y en eu quelques une… :
Bruno, le potier-musicien et sa compagne, qui m'ont invités à
prendre une douche dans leur maison en bois… et les discussions qui ont suivi.
Le "routard en camion", qui allait de festivals de
musiques en festivals avec son vieux camion. Qui vivait de rien et m'a invité à
me servir en nourriture tant il en avait de caisses débordant de ce qu'il
récupérait dans les poubelles des supermarchés.
Philippe. C'est lui que j'allais voir, en fait, sans le connaître.
Ce fut aussi une belle rencontre, mais celle-ci était prévue et programmée
puisque c'était l'un des but de mon voyage.
La "vieille anglaise". Une artiste anglaise, âgée, qui voyageait avec
son vélo électrique et une remorque pour ses bagages, une petite tente et son
chien. Très intéressée par ma caravane, rêvant de simplicité, de grands voyages
à vélo. Je ne pourrais pas oublier son accent quand elle m'a dit ne pas vouloir
circuler dans les bois à partir du soleil couchant à cause des "pork
sauvages" ! (sangliers). J'ai de l'admiration pour ces caractères.
Le garagiste de Pierric (44). J'y allais par nécessité, craignant
de me faire "envoyer sur les roses" avec mon attelage original. Et
voila que je fus accueilli par un homme disponible, qui a tout mis en œuvre
pour m'aider, jusqu'à téléphoner à son collègue pour qu'il puisse prendre le
relais. Pour moi, cet homme dégageait une bonté bienveillante.
Et je n'oublie pas son collègue
de l'autre garage, qui a tout mis à ma disposition (pièces, outillage, coin de
garage !) pour que je puisse faire ma réparation.
Ce sont ces gens là que j'aime
rencontrer. Ceux qui vivent leurs envies, leurs aventures, qui sont généreux.
Pas ceux qui me disent que j'ai tort de ne pas déposer de brevet sur ma
caravane ou d'autres choses du genre (j'en reparlerai).
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